Death Book l

Édité et publié par Matthew Holroyd, le fondateur des magazines Baron and Baroness et la photographe Edith Bergfors, le livre sur la mort est une série de vignettes vaguement liées explorant la relation de la photographie à la mort et la manière dont la mort est représentée dans la société occidentale. Une photographie capture généralement un moment du passé, le ramenant au présent. Dans la culture contemporaine de surveillance (alias internet), les morts et les vivants coexistent côte à côte. Sur le site de cartographie par satellite Google Earth, par exemple, Bergfors a trouvé des photographies de ses grands-parents désormais décédés en train de jardiner. De même, en tant que genre, le portrait tourne souvent autour de la mortalité, du désir et du pouvoir. Grâce à une manipulation extensive sous Photoshop, les éditeurs de ce livre se présentent comme amincis, retouchés et vêtus de vêtements de créateurs, dans une tentative d'être rappelés comme riches et parfaits en image. Malheureusement, la National Portrait Gallery de Londres a rejeté leurs tentatives de léguer ces portraits à la nation. Les représentations populaires de la mort agissent comme des simulations de la mort, plutôt que comme des représentations de toute réalité. Par exemple, le diable est venu signifier une multitude de péchés mortels – de la boisson au sexe. Jouant sur cet héritage, ici un garçon de joie est représenté comme le diable, aux côtés de clubbers musclés exhibant leur physique sportif. Le livre contient également des contributions de créateurs d'images et d'autres praticiens visuels qui ont nourri les idées des éditeurs sur la mort ; parmi eux figurent le réalisateur primé à la Palme d'Or Lars von Trier, le réalisateur primé au Lion d'Or Roy Andersson, le lauréat du Turner Prize Damien Hirst, une lettre du musicien Merle Allin au tueur en série Danny Rolling, l'artiste conceptuel Manabu Yamanaka, le photographe documentaire Miron Zownir, l'artiste conceptuel Dallas Seitz et le simulateur de scène de crime Bill’s Playhouse. À une époque où une version numérique de presque tout est possible, la possibilité de télécharger une vidéo posthume pour que les proches la regardent est désormais une réalité. Bergfors et Holroyd recréent de tels films et le livre se termine par deux codes QR que chacun peut scanner et regarder, tout comme un code-barres de supermarché.

Publié par BARON.