Dem Neuen treu. Neujahrshefte 2007–2025 / True to New. New Year’s Zines

« Santé, bonheur et argent pour la Nouvelle Année. » Ce sont les vœux de Nouvel An d'Anton Bruhin pour 2007 dans son tout premier fanzine. Depuis qu'il est enfant, il aime assembler de petits fanzines au format A6. Son Plim imprimé au pochoir est sorti en 1969, suivi de plusieurs fanzines chez April Verlag, une maison d'édition que Bruhin et Hannes Bossert ont dirigée conjointement de 1969 à 1972. Environ trente ans plus tard, en 1998, 40 fanzines ont été imprimés sur une télécopieuse Brother sous le titre Vierhundertfünfundfünfzig-seelendorf Editionen. Et sa série de 2014 Scheissegedichte (Vers de merde) présentait des séquences de mots, des palindromes (ekle meteor—kroete melke), de l'art à la machine à écrire et des portraits en pixels aux côtés de dessins de prises électriques avec des queues de cochon en spirale et des couplets scatologiques, par exemple pour une traduction rimée assez libre :

La merde pue et le caca fume,
les Romains chiaient sur des poutres en bois
La merde est formée par le cul

et normalisée par les autorités de Bruxelles.
Quand la merde frappe le mur
elle ne rebondit pas comme une balle.
La merde fait le buzz en ville
et devient bientôt célèbre.

Bruhin a conçu ses vœux de Nouvel An sous forme de fanzines de 24 à 32 pages présentant des échantillons de son travail actuel. Au fil des ans, ils ont couvert une large gamme de thèmes linguistiques et picturaux, de sujets et de genres différents. Leur curiosité enfantine et leur pur enthousiasme pour la découverte créent une certaine continuité et un lien entre les différents numéros. Les Neujahrshefte renferment des trésors issus de la corne d'abondance extravagante de son imagination débordante et de sa jubilation.
—Susi Koltai