Fortuna Y Fetiche

La collaboration entre Bárbara Sánchez-Kane (Mérida, Yucatán, 1987) et Sofía Alazraki (Buenos Aires, Argentine, 1991) a commencé comme un échange de lettres entre deux amies. Des lettres d'amour dans des formats étranges. Comme lancer une fléchette d'un bout du monde à l'autre. À première vue, ces photos donnent l'impression d'un cadavre exquis, des sculptures faites avec des parties ajoutées sans ordre rationnel (leur logique est plutôt inconsciente). Parfois, elles ressemblent à de petits Frankensteins faits de pièces empruntées pour animer un étrange animal ; d'autres fois, elles ont les qualités comiques du collage, du rire soudain provoqué par la juxtaposition de deux choses qui se contredisent. Ce sont aussi des cyborgs érotiques, représentant les fétiches de leurs auteurs. Composées d'objets de seconde main, elles soulèvent aussi la question de leur passé et de l'avenir qui les attend. Ce sont des sculptures réalisées par deux artistes qui aiment manipuler des symboles religieux, lesbiens et de la mode. Sánchez-Kane s'est imposée comme une voix importante et originale dans l'art contemporain. Elle a participé à la 60e exposition internationale d'art, La biennale di Venezia, Stranieri Ovunque, avec la vidéo et l'installation sculpturale Prêt-à-Patria (2024). Alazraki est une photographe et scénographe travaillant dans l'art, la mode et le cinéma. Formée en histoire de l'art, sa pratique se concentre sur la photographie de nature morte et l'installation, où elle construit des assemblages soigneusement chorégraphiés avec des objets et des mécanismes inconscients comme personnages actifs.